Une intruse dans le cimetière ? [PV Okéa]

Il faisait un peu plus froid que d'habitude dans ma cabane, mais le feu me réchauffait tout de même suffisamment. La bicoque de bois mal éclairée aurait pu paraître glauque, et il l'était sans doute pour beaucoup, mais il me convenait. Le silence, cependant, était pesant : les habitants de ce cimetières, lorsqu'ils s'agitaient, le faisaient dans le plus grand silence. C'est lorsque je me régalai de ces petits champignons qui poussaient en abondance à l'ombre des murs du cimetière, après avoir effectué ma tournée du soir, qu'un Fantominus débarqua dans ma cabane.

Une intruse ! Une intruse près du portail ! cria -t-il d'une voix stridente. Je grimaçai, autant parce que j'allais devoir abandonner mes champignons que parce que mon moignon s'était mis subitement à me lancer.

Calme-toi donc, lui dis-je doucement. je vais aller jeter un coup d’œil.

Je n'étais guère inquiet : la plupart du temps, les "intrus" étaient des humains perdus ou des pokémons un peu trop curieux, et ne représentaient absolument aucun danger. Je pris quand même ma faux (en tant que gardien du cimetière, je me devais d'en avoir une, même si elle ne me servait pour ainsi dire jamais), on ne pouvait savoir, en ces temps troubles : il n'y avait pas encore eu de Sauveurs qui s'étaient ramenés ici, mais j'avais eu à faire face à un pokéhumain louche se disant Elentsy, que j'avais dû tuer pour protéger ma vie. J'ouvris la porte de ma cabane, et me dirigeai donc d'un pas rapide vers le portail du cimetière.

Il y avait effectivement quelqu'un dans le portail du cimetière. Pour être franc, je ne la reconnus pas tout de suite, et je crus même qu'il s'agissait d'une simple humaine qui n'avais pas plus de six ou sept ans.

- Que fait donc une gamine dans un tel endroit ? marmonnai-je donc pour moi-même.

Je lâchai ma faux, afin d'éviter de lui faire peur et m'approchai un peu plus. J'eus la puce à l'oreille en remarquant les pointes rouges des cheveux bleus, et la certitude lorsqu'elle se retournait : c'était Okéa. Elle avait grandi, un peu, mais restait Okéa, toujours si jolie et lumineuse au point que j'étais souvent demandé comment une fille comme elle pouvait être Mensou. ça me faisait vraiment plaisir de voir quelqu'un de mon clan : dans les premiers temps, Dévilenight venait de temps à autre, ou envoyait quelqu'un pour prendre des nouvelles, mais ces visites s'était espacées, et je n'avais plus vu de Mensous depuis un moment. Quelques semaines ? Un mois ou plusieurs ? Je ne le savais pas vraiment, il éatit si facile ici de perdre toute notion du temps.

Bonjour, Okéa, lançai-je à la jeune mi-Eoko lorsqu'elle me vit. [ça me fait plaisir de te revoir. Comment vas-tu ? Quel vent t'amène-t-il donc en ces lieux ?

Okéa, contrairement au demi-spectre que j'étais, détonait vraiment avec l'ambiance des Terres Noires et du Cimetière en particulier, et la voir, si lumineuse malgré le soleil déclinait et le brouillard coutumier au Terres Noires, devant le sinistre portail. C'était... très troublant, irréel, presque. Cette vision me rappela les Grandes Plaines, où le soleil brillait si fort et où l'herbe était d'un vert éclatant, la blancheur aveuglante d'Inuca, le gigantisme majestueux de Snago... Alors que je contemplais Okéa, l'attrait du voyage et de la découverte m'attirèrent, et mes souvenirs se bousculèrent au milieu de mon esprit dans une ivresse vertigineuse que me fit flancher. Je repris contenance au bout de quelques secondes, mais pour la première fois de ma vie je me demandai si j'étais fait pour rester ma vie entière au même.



[Hs - Très joli "titre" que tu as fait pour ce RP ^^ J'ai répondu ce soir finalement Mais je précise quand même que tu peux prendre tout ton temps, ce n'est pas parce que je réponds vite qu'il faut te sentir obligé de faire de même ^^'- sH]

[Hs - J't'avoue que je me souviens plus, mais est-ce que nos persos se sont déjà rencontré ? Oo Je changerais mon post selon ta rép xD]

Je crus d'abord que c'était un fantôme. Enfin, il fallait dire que c'en était vraiment un quelque part. Il pouvait très certainement traverser les murs et faire des attaques psy, tel un mi-Ectoplasma. Il était tout violent, un petit peu transparent, et son unique œil tout aussi violet que sa tunique. Il portait d'ailleurs un bandeau pour cacher le deuxième, je ne voulais pas savoir pourquoi. Le tout rendait un personnage particulièrement terrifiant, surtout dans un cimetière pareil.
J'avais un brusque sursaut dès son apparition. Je crus que j'allais mourir sur place, dévorée par les momies des lieux ou emportée par le Pokéhumain. La première possibilité était totalement impossible, bien qu beaucoup de choses soit possible sur Eronia. La deuxième était par contre tout à fait plausible. M'enfin, je tremblais plus pour la première possibilité que pour la deuxième qui était moins effrayante.
Je regardai derrière moi. C'était la sortie de ses lieux hantés. J'avais bien envie de m'enfuir et quitter cet affreux endroit. Il existait certes des gens capables de vivre ici sans soucis, mais c'était une facette de mon esprit d'enfant. Les films d'horreurs, c'étaient normalement pas avant 16 ans, ou un peu moins. Ce n'était pas pour rien. Okéa avait encore un âge qui se comptait sur le bout des doigts, trop peu pour être actrice dans un film gore. Bref, la sortie l'attendait mais elle lança quand même avant de partir à toute jambe :

-Je... Tu... Vous êtes qui ?

Lorsque la mi-Eoko se retourna, son regard était... affolé, ce qui me troubla. Ne se souvenait-elle plus de moi ? En y réfléchissant un peu, c'était parfaitement possible : elle restait très jeune, et nous ne nous étions jamais que croisés quelques fois. De plus, cela commençait à faire un bon moment que je n'était revenu au QG...

-Je... Tu... Vous êtes qui ?

J'en avais la confirmation : elle ne me reconnaissait pas. Et semblait littéralement prête à détaler. Ce qui ne ma plaisait pas vraiment. Non pas que je m'inquiétai pour elle, je me doutai qu'elle était parfaitement capable de se défendre, mais faire fuir les gens n'avait vraiment rien de drôle. Enfin, je ne devais pas oublier qu'elle restait très jeune.

Je suis Ryncevent, dis-je rapidement. Je suis un Mensou, tout comme toi, mais nous ne nous sommes jamais vraiment parlé, je crois. Il faut dire, cela fait longtemps que je ne suis pas revenu au QG. Je garde ce cimetière, maintenant : il peut se révéler dangereux pour les gens qui ne sont pas sur leurs gardes, alors je suis là pour éviter que n’importe qui ne puisse entrer.

Okéa semblait sceptique face à mes propos. ça se comprenait : elle avait dû en voir des vertes et des pas mûres... Mais j'avais besoin de nouvelles concernant à la fois le reste du clan et le reste d'Eronia.
Je m'appliquai donc à avoir l'air le moins dangereux possible : Je m'assis par terre, et laissai mon bras écarté du corps pour montrer que je ne préparai aucun sale coup.

Je ne vais pas te manger, tu sais, lâchai-je d'une voix que je souhaitais détachée. Tu es libre de partir, de toute façon, mais si ça ne te dérange pas, j'aimerais discuter un peu avec toi, je pense que tu as beaucoup à m'apprendre. Ah, et si tu as, j'ai des champignons qui sont déjà prêts dans ma cabane.

Okéa m'assura son assentiment d'un signe de tête. Elle n'était définitivement pas bavarde... Aussi, je ramassai ma faux et me dirigeai vers ma cabane, évitant intuitivement les quelques tombes extérieures à la muraille du cimetière qui n'avaient pas été pillées ou abimées.
Cette "cabane", comme je me plaisais à l'appeler, que j'avais retapé à partir de quelques ruines, était constituée de terre crue, à l'exception d'une porte en bois, dans la mesure où il n'y avait très peu de bois et pierre du tout dans le coin, au point que je me demandais souvent d'où venait toute la roche des tombes, des mausolées et des catacombes
D'aspect extérieur modeste, elle l'était tout autant à l'intérieur : un feu au centre, au-dessus duquel un bouillon composé de ce qu'il me restait de viande séchée avec les petits champignons blancs abondants dans le cimetière, le tout recouvert par un couvercle qui empêchait l'odeur de se répandre avec trop d'insistance. Une bassine pleine d'eau que j'allais chercher dans un puits non loin, un coin à l'écart où j'avais placé ma couche, de paille mais avec un véritable oreiller, et enfin un bureau avec sa chaise, où je m'installai tantôt pour lire un des livres que j'avais emmené ici, tantôt pour avancer la carte du cimetière que j'avais entrepris de réaliser. J'avais également commencé à écrire une description minutieuse des différents mausolées, mais ce travail-ci était beaucoup plus fastidieux et je ne m'y attelai que par à-coups.
La mi-Eoko m'avait suivie sans mot dire, et me regardai d'un air qui me semblât interrogatif.

C'est un peu rustique, mais on y est en sécurité. Tu peux prendre la chaise, si tu veux, lui dis-je. Un fantominus qui appréciait particulièrement ma compagnie et qui avait la particularité d'être muet se mit à tourner autour de la nouvelle arrivante, qui ne semblait pas vraiment apprécier. Laisses-la tranquille, Repos, lui intimai-je d'une voix ferme. Est-ce que tu as faim ? Le bouillon doit être prêt. ajoutai-je plus doucement pour mon invitée.

J'avais espéré garder le-dit bouillon, pour mon prochain repas, mais avoir de la compagnie m'importait bien plus que l'état de mes réserves.

Okéa acquiesça doucement lorsque je lui proposai une part de bouillon. Je la servit donc dans un de mes bols en bois, auquel j'ajoutai une cuillère. La mi-Eoko prit le bol, puis demanda :
-Mais... on mange où ?

J'avais oublié ce petit détail.

- J'ai pour habitude de manger par terre, mais si tu préfères je peux te faire de la place sur mon bureau. A toi de voir.

La laissant, je me servis également une petite part de bouillon. Je n'avais pas faim, mais la regarder manger sans rien faire l'aurait sans doute mis mal à l'aise.

Au fait, lui demandai-je lorsqu'elle se fut installée, serait-il possible, si tu retournes dans le QG d'ici peu, que tu demandes à Devilenight ou au cuisinier de me faire apporter une caisse de nourriture ? Cela fait un moment qu'on ne m'en a pas envoyé, et je commence à en manquer. Il n'y a rien de comestible ici, à part ces champignons, et je pense que je finirai par m'en lasser.

Je pouvais faire cela moi-même, le cimetière pouvait vivre sans moi quelques jours, mais je n'avais pas envie de transporter une caisse sur des dizaines de kilomètres, et moins encore de retourner au QG, qui m'évoquait trop de sombres souvenirs et de camarades perdus.


[Hs - Voilà, je m'excuse de ne pas avoir fait quelque chose de très long ^^' c'était juste pour te dire que pour la suite de mes RPs il ne faudrait pas que Okéa dise à Rince que Dédé est mort, je souhaite qu'il l'apprenne plus tard. Voilà voilà ~ sH]

[Hs - Okéa ne le sait pas non plus, je pense. Donc c'est bien ~]

Ryncevent lui permit d'utiliser son bureau en guise de table à manger. Elle n'allait pas refuser, mais elle était tout de même gênée de s'inviter comme cela chez quelqu'un d'autre. Timidement, elle alla écarter les feuilles volantes du bureau, pour éviter de les salir et y posa un bol de soupe fumant. Elle n'avait pas si faim que ça, mais allait quand même manger par politesse. Ce n'était pas empoisonné après tout, le Mensou mangeait ça tous les jours.
La fillette prit une bouchée du liquide brunâtre. Elle ne mangeait pas par habitude des mets très luxueux, mais ce plat n'était pas très fameux. Il ne s'en lassait pas ? Okéa se demandait s'il ne rêvait pas de restaurants chics et d'aliments volants.

Puis, le gardien du cimetière lui demanda s'il lui était possible de retourner au QG et de demander de ramener de la nourriture ici. Ah, finalement, il n'aimait pas tant que ça les champignons. Mise à part ça, elle aurait pu répondre positivement à la question. Mais malheureusement, elle n'avait pas envie de retourner au QG, même si revoir Dévilnight lui ferait bien plaisir. Elle ne savait déjà pas où elle était, comment pouvait-elle savoir comment rentrer ? De plus, elle ne se sentait pas bien dans ce bâtiment sombre. Bref, la requête était refusée.

- Désolée, mais je ne vais pas aller voir les Mensous pendant un moment. Et je n'ai pas revu Dévilnight depuis longtemps.

La discussion venait de commencer, mais le sujet n'était pas celui qu'elle préférait. Elle essaya donc de changer de sujet en posant des questions sur Ryncevent :

- Dis, pourquoi tu vis ici ?

Okéa s'assit sur ma chaise et commença à manger. Elle ne semblait pas y mettre beaucoup d'appétit, mais peut-être était-elle juste intimidée. Elle prit un moment pour réfléchir à ma question, puis répondit :

- Désolée, mais je ne vais pas aller voir les Mensous pendant un moment. Et je n'ai pas revu Dévilnight depuis longtemps.

C'était dommage. Pour une fois que je recevais une Mensoue, elle ne pouvait pas me renseigner. Il fallait donc que je j'aille moi-même jusqu'au QG. Me permettre une absence n'aurait sans doute aucune conséquence néfaste pour le cimetière, il s'en était très bien sorti sans moi pendant des siècles.

- Dis, pourquoi tu vis ici ?

Je m'attendais plus ou moins à une telle question. Tous ceux qui étaient venus me voir me l'avaient posée, de manière plus ou moins subtile.

- Pour plusieurs raisons, en fait, lui expliquai-je. Tout d'abord, il y a souvent des humains ou des pokémons qui viennent se perdre ici ou qui sont à l'affut d'un quelconque trésor. Je suis là pour les empêcher de rentrer dans le cimetière et les renvoyer chez eux. Cet endroit est dangereux, mais il y avait toujours des curieux pour penser qu'ils s'en tireraient. La plupart ne ressortaient jamais de se cimetière. Et puis, j'avais envie de me retirer dans un lieu tranquille, et dans ce cimetière je me sens... plutôt bien.

J'avais pensé d'abord "chez moi", mais ce n'était pas exactement vrai. Les plaines n'étaient pas si loin, il fallait vraiment que j'aille faire un tour chez mes parents... Okéa avait fini son bol. Je le repris donc.

Tu en re-veux peut-être, suggérai-je, plus par politesse qu'autre chose. Au fait, si tu veux rester ici cette nuit, je peux te faire une place, ne te sens pas obligée de partir. Je sais que beaucoup, même parmi les Mensou.

Ma proposition avait le risque de me faire passer pour un type un peu louche, mais je ne pouvais pas laisser cette fillette partir la nuit dans ces terres pas forcément accueillantes, même si je savais pertinemment qu'elle se débrouillait très bien toute seule, même la nuit et même dans les terres noires.

Okéa, qui n'avait manifestement pas envie de retourner se balader près du cimetière, accepta mon offre de l'héberger pour la nuit.

- Je ne suis pas très grande, je peux juste avoir un coussin pour me coucher dessus ?

Décidément, elle était commode. J'avais connu pas mal de Mensou plus âgés mais beaucoup moins matures. L’accueillir m'avais cependant rappelé à quel point je vivais de peu... il fallait vraiment que j'aille au QG, retrouver des vieilles connaissances et faire quelques bon repas en plus de ramener de quoi manger ici/

Tu peux prendre ma paillasse, je ne vais pas dormir cette nuit, je ne suis pas fatigué, assurai-je à ma camarade Mensou. Je vais aller faire une ronde dans le cimetière, je n'en aurais pas pour longtemps.

Elle avait l'air fatiguée, aussi il était probable qu'elle s'endorme assez vite. J'avais bonne espoir, une fois revenu, de pouvoir m'atteler à la cartographie du cimetière sans la déranger : la nuit passerait bien plus vite ainsi.

Tu peux prendre ma paillasse, je ne vais pas dormir cette nuit, je ne suis pas fatigué. Je vais aller faire une ronde dans le cimetière, je n'en aurais pas pour longtemps.

Ah, il partait. Okéa pensait qu'il avait, AU MOINS, un cousin avec lequel il dormait. Apparemment, il dormait plutôt sur un tapis. Il était difficile pour elle de dormir sur autre chose que du mou. Elle aimait beaucoup pouvoir se sentir entourée, s'enfoncer dans une matière duveteuse. Mais apparemment, cela n'allait pas avec le décor. La prochaine fois, elle penserait à se faire un cousin portable, de sorte à pouvoir dormir n'importe où et n'importe quand, dans toutes les circonstances.
Mais de toute façon, elle n'aurait pas pu dormir. Elle ne pouvait pas, dormir en territoire inconnu et peuplé d'une personne peut-être bien dangereuse. Même s'il disait qu'il ne lui voulait pas de mal, et qu'elle le croyait, elle ne pourrait pas. C'était comme ça. Méfiante constamment.
Mais pour au moins faire semblant, elle se blottit contre la paillasse piquante et ferma les yeux.

[J'avais aps vu que t'avais rép D: Sorryyyyyyyy >x<]