L'ocre scintillant [PV Maester, Remilia et Ryncevent]

Un cimetière uh ? Étant coincée sur ses terres, je n'avais nul autre choix que de visiter cette nouvelle contrée, se l'accaparer pour découvrir un jour le chemin du retour.
Les tombes étaient toutes alignées et portaient des motifs fort étranges tels que "Expérience ratée" ou "N'a pas survécu à l'implantation"

Soudainement, rompant le flottement dans l'air provoqué par mes pas sur les feuilles humides, un flash de lumière s'éleva un peu plus loin, suivi d'un son fracassant, semblable à la foudre qui s'abat. Je pipait mot, tentant d'entendre un bruit semblable à un combat, en vain. Je m'approchais sereinement de la zone ou avait eu lieu l'impact. Un hybride était ici, mi-humanoïde, mi-je ne sais quoi.

"Holà, déclinez votre identité et veuillez cesser ce tintamarre, prière de ne pas déranger ceux qui aspirent au repos éternel."

Il n'était pas seul, je pouvais aisément sentir l'odeur d'un autre, l'odeur de son sang...

"-Ne saviez-vous pas que demandez l'identité d'une personne avant de décliner le sienne est impolie ?"
"-C'est aussi valable pour vous, ami électrique."

Allons bon, sur quoi j'étais encore tombée ? Décidément, j'avais un potentiel certain pour m'attirer les cas les plus spectaculaires. A priori, il s'agissait de l'archétype du redresseur de torts. J'aurais pourtant mis ma main à couper que c'était le responsable du coup de tonnerre antécédent.

"Dis donc gamin, tu penses que tu es le mieux placé pour parler de politesse alors que tu troubles le sommeil des morts à coup de détonation ? Et puis, si tu tiens tant que ça à paraître poli, commence par te présenter toi-même pour après demander des comptes.

Dire que un personnage aussi peu courtois osait faire la morale aux inconnus. Cela devait être dû à l'environnement, terres en conflits... Ou alors il était juste imbu de sa puissance. Puis il y avait le second personnage, qui n'avait guère bougé depuis tout à l'heure. Allait-t-il attaquer ? D'après ce que j'ai compris, mes deux compères useraient des attributs de la foudre pour combattre. Si il leur venait à l'idée de s'attaquer, ça tournerait très mal pour l'environnement, et donc pour les morts...

"-Des morts ? Tu pense réèlement que les mots sont entérés ici ? Les Mensou jettent les morts dans des cages ou les laissent dans des coins. Ils ne s'occupent pas d'échecs, c'est sans doute une illusion. Peut-être le cimetierre lui-même n'est pas réèl."

Si je le pensais vraiment ? L'odeur de décomposition qui stagnait ne laissait aucun doute. Puis, il y avait tant de tombes, pourquoi se donner du mal à ériger un cimetière sans utilité quelconque ? Pour le peu que j'en savais, les Mensous étaient en guerre, ils avaient d'autres chats à fouetter que de fabriquer un pseudo cimetière. Puis au vue du nombre de tombes, ils ne devaient sans doute pas pouvoir se permettre de gaspiller leurs ressources et surtout, ils ne pouvaient pas se permettre d'entasser les cadavres.

Finalement, le troisième larron, celui qui était dissimulé derrière une tombe en sortit et se présenta à nous, suivit du second personnage qui se présenta à la suite d'une douteuse introspection.
"Euh... Salut, MOI c'est Maester, et toi ?"
"-Je..."
"-Je suis... Brase."

"Remilia" répondis-je simplement.

Puis, m'approchant d'une des tombes, tout en fixant le dénommé "Brase", je m'exprimai, clairement :
"Donc, Brase, tu insinue que ses tombes ne sont que des leurres ? Ne sens-tu pas cet odeur de sang stagnant, de chair en décomposition ? Dans ce cas..."

Je glissai vivement ma main au niveau de la jonction entre le sarcophage et son couvercle, puis souleva la lourde plaque, la séparant de la sépulture. Observant silencieusement, quelques instants durant, le pikachu ou plutôt ce qu'il en restait. Puis, refermant le couvercle tout en lui souhaitant un repos éternel, je me ré-intéressai à mes compagnons d'infortune.

"Toujours sceptique ?"

"-Je viens de la zone là-bas."

L'énergumène pointa une direction de manière étrangement aléatoire, puis clama haut et fort :

"-Et je suis arrivé ici."

A priori, il avait mal perçu la question de notre compagnon Maester. Cela dit, sa réponse ne menait effectivement à pas grand chose et je soupirai bruyamment, démontrant de ce fait à Brase que ses dires n'avaient aucun sens.

"-Vous ne sentez pas cette tension ?"

Quelle tension ? Il voulait parler de la faune locale, celle qui nous épie depuis le début ? Hé bien, il me semblait être un peu tard pour se soucier des ectoplasmes ambiants. Après tout nous étions dans leur terrain de jeu, il était de ce fait, parfaitement logique que ils nous surveillent. De tout temps, les personnages apparentés au genre humain suscitaient la méfiance des animaux, pourquoi pas ici ?

"Tu dois être paranoïaque mon pauvre. Sinon, pour te répondre Maester, je suis ici en simple exploration. N'étant pas native du continent, je n'en connais rien mis à part les quelques observations que j'ai pu faire. Et toi, quelque chose de particulier t'amènes dans ce cimetière ?"

Finalement, je me décidai à m'asseoir sur la tombe de la pauvre créature un peu plus tôt exposée. Malgré l'aspect lugubre, je bénéficiait d'une bonne vue d'ensemble, en particulier sur les paires d'yeux rouges qui se laissait observer tantôt dans les broussailles, tantôt dans les arbres, tantôt dans la nappe brumeuse.

Finalement, notre camarade le petit Maester poursuivais, un but somme toute assez basique, le fait de retrouver ses amis. Cela dit, les buts de nos explorations respectives étaient totalement opposés, celui-ci cherchait des amis, tandis que moi j'essayai juste de prendre connaissance de cet univers hostile qu'est Eronia. Et avec de la chance, des indices pour rallier Gensokyo...

"-Heu, je voudrais en savoir plus sur mes origines, et sur le dénommé Braségalan. Vous en savez quelque chose ?"

"-Inconnu au bataillon."

En même temps, c'était ce qu'il y avait de plus normal dans ma situation. J'avais à peine croisé quelques habitants de ces terres, il y avait donc peu de chance pour que mon chemin passe par celui d'un personnage disparu. Sans même avoir le temps d'approfondir cette réflexion qui allait sans nuls doutes être ô combien philosophique, un quatrième protagoniste fit son apparition. Il avançait, sans sourciller, malgré son manque apparent de membre supérieur gauche et son bandeau par-dessus un œil. Son air éteint et sa peau pâle ne laissait que peu de doute quand à son origine vraisemblablement ectoplasmique.

"- Il est interdit à quiconque d'entrer dans ce cimetière. Encore plus de troubler le repos des morts et des vivants. Cet endroit est dangereux, vous savez, et je ne sais pas pourquoi vous êtes ici, mais suivez-moi, ou cette nuit pourrait bien être votre dernière."

Je ne savais qu'en penser, mais mon instinct me disait que le phénomène qui nous avait rejoint devait avoir de bonnes raisons pour venir le faire. Aussi je délaissai ma tombe afin de rejoindre l'inconnu.

"-Remilia. Un air patibulaire ne dispense pas les formules de politesses qui sont d'usage.

Qu'il le comprenne comme il le voulait.

"Waouh, mais t'as vraiment trop la classe, tu t'appelles comment, moi c'est Maester, tu penses qu'on peut devenir amis hein, hein ?"

Ce garçon faisait décidément vraiment fi des règles de sociétés et du comportement en présence d'autrui. Et en quoi il avait l'air "trop classe" ? La jeunesse n'était vraiment plus ce qu'elle était. De l’époque ou j'avais encore son âge, réel et non physique, il aurait été très mal vu de s'adresser ainsi à un inconnu, et plus particulièrement dangereux du fait de la guerre qui ravage le continent.

Je m'appelle Ryncevent, et je suis le gardien de ce cimetière. Cet endroit est dangereux, voyez-vous. Il y a des pokémons qui n'aiment guère être dérangés... Et les Mensous n'aiment guère que des étrangers viennent ici. Bon, je suis un Mensou, moi aussi, mais si vous n'êtes pas là en ennemis, on peut toujours s'arranger, non ? Je vais vous mener à la sortie. Si vous voulez absolument discuter, nous le ferons une fois les portes de cet endroit passée.

Donc l'inconnu faisait parti du groupuscule 'obscur', alias un Mensou. Fait étrange que la gardien du cimetière soit en réalité un fantôme, bien qu'il ne soit pas vraiment effrayant, mais plutôt amusant. Malgré une assurance quelque peu bancale mais qui suffisait amplement à leurrer les deux autres jeunots, il semblait craintif quand au fait que nous restions ici. Représailles de son affiliation ? Terrain dangereux ou bien tout simplement faune agressive ? Le fait était que nous entamâmes une marche à la suite du dernier arrivant, direction la sortie.

-Heum, Ryncevent ? Que fuyez-vous au juste ?