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Mewtwo chronicle

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Message par Duke Sam 24 Sep - 9:10

MEWTHREE


Mewtwo chronicle  M310

Deux jours avant que je ne découvre le sombre secret qu’elle gardait enfoui en elle depuis 10 ans – Un secret qui allait changer ma vie à jamais et nous détruire tous les deux -, Aurore Collins m’avait téléphoné à 4 heures du matin, me propulsant d’un rêve quasi érotique à un cauchemar, pour me dire de bout en blanc :

- Viens à Argenta.

J’avais poussé un soupir, ça faisait 8 ans que je n’avais pas entendu le son de sa voix, il y avait de la friture sur la ligne, et elle n’avait pas perdu de temps pour les formalités.

- Aurore ? Avais-je répondu en émergeant. Ou es-tu ?...

- Dans un charmant hôtel 5 étoiles entourée de serveurs super mignons… Je suis au labo, dit-elle avec un ton exaspérée. Il faut que tu viennes.

Je m’étais assis, Aurore Collins. Les images affluaient dans ma tête, des vieux souvenir de vacances, l’île privée, la plage, son regard envoutant, son bikini….

- Je ne peux pas.

La réponse exacte était que je ne voulais pas, il y a presque 10 ans que j’avais quitté le Labo sans rien ne dire à personne. Je pensais ne plus jamais la revoir, mais je me trompais.

- Réfléchis, avait-elle poursuivi. La ville légendaire. On pourrait se battre toute la nuit. Mon Bulbizare et vraiment devenus fort.
J’avais dégluti avec difficulté.

- Oui, d’accord, mais qu’est-ce qu’on ferait dans la journée ?

- Si mes souvenirs sont bons, tu aurais besoin de repos.

J’avais souri malgré-moi.

- Je ne peux pas…

- La veuve archéologue ?

Comment-avait-elle su ?

- Oui.

- Tu… ?

- Je le crains fort.

- Tu es amoureux ? avait-elle finalement dit.

- C’est grave si je dis, oui ?

- Pas vraiment.

Elle semblait dessus.

- Qu’est ce qui t’arrive Aurore ?

- Mais rien. Je veux te revoir… Passer un Week-end ensemble. Etre avec toi.
J’avais dégluti à nouveau.

- Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis 7 ans…

- 8 ans.

- J’ai appelé. Plus d’une fois.

- Je sais.

- J’ai laissé des messages. J’ai écrit des lettres Je t’ai cherchée Aurore !

- Je sais, avait-elle répété.

Il y avait un silence. Je n’aime pas ça, le silence.

- Aurore ?

- Quand tu as eu besoin de moi, avait-elle repris, vraiment besoin de moi, j’ai été là, non ?

- Oui…

- Viens au Labo Myron, je t’en prie.

- Quoi, comme ça ?

- Oui.

- Mais, ou étais-tu pendant tout ce temps ?!

- Je t’expliquerai tous, un jour…

- Je ne peux pas…

Ce fichu silence, encore.

- Aurore ?

J’avais changé le combiné de main.

- Tu te souviens de notre rencontre Myron ?

Un peu que je m’en souvenais ! Je venais de vivre la pire catastrophe de ma vie. Elle aussi. Des amis bien intentionnés nous avaient poussés à assister à une soirée au Labo et, dès le premier regard, nos détresses réciproques avaient subi l’effet d’une sorte d’aimant. Je ne pense pas que les yeux soient les fenêtres de l’âme. Mais, dans les yeux d’Aurore, on lisait clairement la tristesse. Elle émanait de toute sa personne et, ce soir-là, la loque que j’étais n’en demandait pas davantage…

- Bien sûr que je me souviens. Ce maudit jour…

- Nous étions tous les deux anéantis. Nous n’en avons jamais parlé. Mais nous savions
Cette foutu expérience…. Le numéro deux…

- Oui

- Toi, avait dit Aurore, tu as su surmonter ton malheur. C’est naturel. On guérit. On reconstruit sur les ruines.

- Pas toi ?

- Je n’ai pas pu reconstruire. Je crois même que je n’en avais pas envie. J’étais en miette, et c’était peut-être mieux ainsi.
- Je ne comprends pas…

Des sanglots secouaient ca voix d’habitude très clair.

- Ils sont morts Myron, Il les a tuer.

- Attentent ! Attentent ! Parle doucement, je comprends rien, calme toi.

Elle n’avait pas répondu.

- Je vais t’aider Aurore.

- Peut-être que tu ne peux pas… Oublie que je t’ai appelé, Myron. Prends bien soin de toi.

- Aurore !

Elle avait raccroché.

CHAPITRE 2


- Ah…Ah dit Lane, La délicieuse Aurore Collins. Des fesses superbes.

Nous étions assis sur les gradins métalliques branlants de l’arène de Kasselton. Les relents familiers de sueur et de produit flottaient dans l’air. Tous les bruits, comme dans n’importe quel grand bâtiment, étaient déformés, les étranges échos créant un effet audio équivalent à un rideau de douche.

J’adore ce genre de gymnase. J’y ai grandi. J’ai vécu quelques-uns des meilleurs moments de ma vie dans ces salles à l’atmosphère confinée avec une pokéball à la main. J’aime la surface lice de cette dernière. J’aime le voile de transpiration qui perle sur les visage durant le match, l’instant sacré ou, le regard rivé sur l’adversaire, on lance l’ultime attaque, et le monde entier cesse d’exister autour de vous.

- Ravi que tu te souviennes d’elle, ai-je répondu.

- Des fesses superbes, la grande classe.

- J’avais compris merci.

Lane et moi avions partagé une chambre à l’université scientifique, depuis, il est devenue mon meilleur amis, boucles blonde, regard bleu glacier, pantalon survêtement bleue, un blouson blizzard vert et rose ainsi que son accent très snob.

- Quand Aurore était en blouse ça ne se voyait pas. Elle était assise derrière son bureau de chef d’équipe.

- Muh ?

- Mais quand je l’ai vue en bikini… c’est un merveilleux avantage. Quel gâchis, pour une directrice. Je n’arrive toujours pas à croire que le Labo a explosé…

- N’ahh, ce n’est pas tout à fait ça…

- T’as juré que tu me raconterais un jour.

- Ouai, un jour…

- Bon allez, termine ton histoire !

- Il n’ y a rien à ajouter.

Lane à froncé les sourcils.

- Et tu pars quand pour Argenta ?

- Je n’ai pas l’intention d’y aller.

Le match venait de commencer. C’était un match entre élèves de CM2. Mon amie, Flora Wilder, avait deux enfants, dont le plus jeune, Jhon, jouait ce jour-là. Il n’était pas très doué… pas plus que son carapuce… Cela n’est pas un jugement ni un pronostic concernant ses succès futur, mais une simple observation. Jhon était grand pour son âge, grand et costaud, ce qui signifie souvent manque de rapidité et de coordination. Chez lui, sport rimait avec effort.

Flora ne pouvait pas être là avant le seconde manche, et moi, à défaut d’autre chose, je suis toujours prêt à apporter mon soutien.
Lane continuait à froncer les sourcils.

-Ci j’ai bien compris, tu as refusé de passer un week-end avec la délicieuse Demoiselle et ses fesses superbes, dans un hôtel de charme à Argenta ?!

Ce n’était jamais une bonne idée de parler affaires de cœur avec Lane…

- Exact.

- Pourquoi ?

Lane s’est tourné vers moi, l’air sincèrement interloqué. Soudain, son visage c’est éclairé.

- Attends, je sais !

- Quoi ?

- Elle a pris du poids, c’est ça ! Hein Myron ?

J’ai souri, c’était tous Lane.

- Aucune idée

- Eh bien, alors ?

- Alors tu le sais très bien. J’ai quelqu’un dans ma vie, et le Labo je ne veux plus jamais en entendre parler.
Lane m’a dévisagé comme si j’avais baissé mon pantalon en public.

- Quoi ?

Il s’est laissé aller en arrière.

- Pff

Le signal a retenti. Jhon Wilder à dégainé ca première pokeball de sa ceinture et s’est dirigé vers le bout de l’arène avec son demi-sourire béat. Le p’tit gars jouait contre un garçon de Jhoto. La tension qui régnait dans la salle me donnait envie de rire ; ce n’étaient pas tant les mômes que le public dans les gradins. Sans vouloir généraliser, les mères se divisaient en deux catégories : les pipelettes, qui venaient là pour voir du monde, et les flippées, qui vivaient et mouraient chaque fois qu’un gamins essuyait une attaques.

Mais le vrai problème, c’étaient les pères. Certains parvenaient à maîtriser leur anxiété en marmonnant dans leurs barbe, en accompagnant les mouvements des dresseurs et des pokemon par une discrète gestuelle et en se rongeant les ongles. D’autres criaient, apostrophaient sans relâche les dresseurs et les arbitres.

L’un de ces pères, assis deux rangées plus bas, était atteint de ce que Lane et moi appelions la « Tourette du spectateur » : il a passé le match à insulter tout le monde à haute voix.

Je suis plutôt bien placé pour juger de la situation. J’ai été ce phénomène rare que sont les dresseurs de haut niveau. Mais un jour, boom. Tout s’était écroulé…

Quelqu’un a hurlé :

- Changement de combattants !

Jhon a ajusté sa casquette et à dégainé sont deuxième pokemon sur le terrain.

L’entraîneur de l’équipe adverse a pointé le doigt sur lui en criant :

- Yo, connor ! Tu as vu le changement ! C’est un type feu. Utilise ca faiblesse !

- Un Type feu contre un type eau ! Ca ne vas pas du tout ! A gémit le papa Tourette.

- Pourquoi maintenant !

Avais-je bien entendu ?

J’ai regardé fixement l’entraîneur.

Avec ses cheveux méchés aux pointes hérissées de gel et son costume taillé en « V » immaculé d’un gros « R » rouge, il ressemblait à un membre vieillissant de boys-band ou à un brigand. Il était grand – je mesure un mètres quatre-vingt-dix, or, il avait cinq bon centimètres de plus que moi, et dix à quinze kilos en prime.

- Un type eau contre un type feu ? ai-je répété Lane. Non tu as entendu ça ?

Lane a haussé les épaules.

Le score était bloqué à vingt-quatre partout quand le désastre a eu lieu. C’était juste après un temps mort, et Jhon était en train d’organiser sa défense. Mais le joueur adverse a subitement décidé de lui mettre la pression. L’attaque fut brève, mais l’espace d’un instant, il a perdu ses moyens. Ca arrive.

Mais trop tard, le coup atteint de plein fouet le flan de son pokemon, trop rapide, trop précis, il était étalé avant même que Jhon ait pris conscience de la situation.

Les parents de l’équipe adverse l’ont acclamé en riant.

Les parents de son équipe nt levé les bras, atterrés par l’erreur du gamin. L’entraîneur de Kasselton, le type au look boys band, a tapé dans les main de son adjoint et, pointant le doigt sur Jack, a crié :

- Eh petit, remets nous ça !

Jhon était peut-être le plus grand, mais en cet instant on aurait dit qu’il cherchait à rentrer dans un trou de souris. Le demi-sourire avait disparu. Sa lèvre tressaillait. Ses yeux papillotaient. Il était profondément mortifié, et moi je l’étais pour lui.

Rigolard, un père a lancé, les mains en porte-voix :

- Bien joué petit !

Lane lui a tapoté sur l’épaule.

- Vous allez la fermer tous de suite.

L’homme s’est retourné, a vu l’allure décadente, les cheveux blonds, les traits ciselés. Il allait riposter, mais quelque chose – probablement un instinct de survie lové au fin fond de son cerveau reptilien – l’a retenu. Son regard a rencontré le regard bleu électrique de Lane ; il a baissé les yeux et dit :

- Désolé, c’était déplacé, je sais.

Je l’ai à peine entendu. J’étais incapable de bouger. Assis sur les gradins, je fixais l’entraineur aux cheveux hérissés, et la moutarde me montait au nez.

Le type ricanait toujours, secouant la tête d’un air incrédule. Un de ses adjoints s’est approché pour lui serrer la main, imité de quelques parents et spectateurs.

- Je dois partir, a dit Lane.

Je n’ai pas réagi.

- Tu veux que je reste dans les parages ? Au cas où ?

- NON.

Il a hoché brièvement la tête et m’a laissé. Sans quitter l’entraîneur des yeux, j’ai descendu les gradins branlants. Mes pas résonnaient comme un bruit de tonnerre. Il s’est dirigé vers la porte. Je l’ai suivi. Il s’est engouffré dans les toilettes, souriant comme un crétin qu’il était indéniablement. J’ai attendu devant la porte.

Quand il a émergé, j’ai dit :

- Très classe.

Les mots « Coach Boddy » étaient cousus au-dessus du « R » de son polo. Il s’est arrêté.

- Pardon ?

- Humilier un gamin de dix ans. Et cette remarque désopilante : « Eh, petit, remets-nous ça », après l’avoir humilié. Vous êtes un crack, coach.

Ses yeux ont rétrécis. De près, il était bâti comme une armoire à glace, avec de gros avant-bras, des jointures épaisses et un front de néandertalien. Je connaissais ce genre d’individu. On en connaît tous.

- Ça fait partie du jeu vieux.

- Ridiculiser un môme de dix ans, ça fait partie du jeu ?

- Agir sur son mental. Pousser l’adversaire à la faute.

Je n’ai pas moufté. Il m’ jaugé et s’est dit que non, je ne lui faisais pas peur. Les grands gaillards comme le coach Boddy s’imagine qu’ils sont de taille à affronter n’importe qui. Je me suis contenté de le toiser.

- Vous avez un problème ? a-t-il dit.

- Ce sont des enfants.

- Des enfants, c’est ça. Et vous êtes qui, le meilleur dresseur pokemon de tous les temps ? Ou un papa poule qui prêche l’égalité sur le terrain ? Surtout ne froisser personne, personne ne doit perdre ou gagner… A la limite, il ne faudrait même pas compter les points, hein ?
Son adjoint s’est approché de nous. Il portait le même polo avec l’inscription « Coach adjoint Pat »

- Boddy, le boss nous réclame.

J’ai fait un pas en avant.

- Lâchez-lui la grappe, OK ?

Les deux ont ricanés, comme il fallait s’y attendre.

- Ou bien ?

- C’est un garçon sensible.

- Vous allez me faire pleurer. S’il est si sensible que ça, peut-être qu’il devrait renoncer…

- Peut-être que vous devriez renoncer à entrainer.

L’adjoint Pat s’est rapproché. Il m’a regardé, et son visage s’est fendu d’un sourire entendu que je connaissais trop bien.

- Tiens, tiens, tiens !

- Quoi ? a dit le coach.

- Ce gars, tu sais qui c’est ?

- Qui ?

- Myron, le scientifique.

Le coach a cogité dur, ça se voyait, comme s’il avait une fenêtre sur son front et que l’écureuil qui actionnait la roue courait de plus en plus vite. Quand les synapses ont fini de faire des étincelles, un sourire lui a pratiquement déchiré son bouc de chanteur boys-band.

- Le grand « scientifique, cloneur »

Il a esquissé pour de bon des guillemets avec ses doigts.

- Celui-là même, a renchéri l’adjoint Pat.

- Je comprends mieux maintenant.

- He, coach Boddy ?! ai-je dit.

- Quoi ?

- Laissez le gamin tranquille.

Son front s’est plissé.

- Vous n’allez pas me les briser !

- Ça pourrait arriver, mais pour l’heure je veux que vous laissiez ce gosse tranquille.

- Pas question, vieux.

Souriant, il s’est rapproché de moi.

- Ça vous pose un problème ?

- Un gros problème, oui.

- Si on poursuivait cette discussion après le match ? En privé ?

Mon sang n’a fait qu’un tour.

- C’est un défi ?

Le coach a pointé le doigt dans ma figure. J’ai hésité à le lui arracher d’un coup de dents…c’est un bon moyen d’attirer l’attention de quelqu’un.

- Vous êtes un homme mort, Myron. Vous m’entendez ? UN homme MORT.

Je voulais riposter mais il avait déjà tourné les talons.

Je l’ai suivi du regard. Il avait une démarche lente, chaloupée, qui n’inspirait l’arrogance, les épaules en arrière, balançant les bras de façon un peu trop ostentatoire. J’ai senti une main sur mon bras. J’ai tourné la tête. C’était Flora, la maman de Jhon.

- Qu’est ce qui se passe ? a-t-elle demandé.

Flora avait de grand yeux verts et une frimousse que je trouvais proprement irrésistible. J’ai eu envie de la soulever de terre pour la couvrir de baisers, mais ce n’était peut-être pas le lieu idéal.

- Rien.

- C’a été, pour le match ?

- On est menés de deux points, j’crois.

- Jhon a gagné ?

- Je ne pense pas, non…

Flora a scruté mon visage et vu quelque chose qui ne lui a pas pu. J’ai regagné les gradins. Elle s’est assise à côté de moi. Elle a redemandé :

- Alors, qu’est ce qu’il t’arrive ?

- Rien.

- Menteur.

- Je viens d’arriver.

J’ai changé de position sur mon siège.

- Menteur.

J’ai jeté un coup d’œil sur son joli minois, sur les taches de rousseur qui me faisaient craquer, et moi aussi j’ai vu quelque chose.

- Toi non plus, tu n’as pas l’air dans ton assiette.

Ça ne datait pas d’aujourd’hui. Depuis plusieurs semaines, il y avait de l’eau dans le gaz. Flora était distante et préoccupée, et elle refusait d’en parler. Accaparé par mon travail, je n’avais cherché à en connaître les raisons.

Elle gardait les yeux sur le terrain.

- Il a bien joué, Jhon ?

- Pas mal. A quelle heure ton vol, demain ?

- Trois heures.

- Je t’emmènerai à l’aéroport.

Erin, la fille de Flora, avait été reçue à l’université de science à Cherbourg. Flora et Jhon partaient là-bas pour aider à s’installer.

- C’est bon j’ai loué une voiture.

- Ça me ferait plaisir de…

- Ça ira.

Le ton de sa voix coupait court à toute tentative éventuelle de discussion sur le sujet. J’ai essayé de me poser le plus confortablement possible. Au bout de quelques minutes, Flora a demandé :


- Pourquoi regardes-tu l’entraineur de l’autre équipe comme ça ?

- Quel entraîneur ?

- Le type coiffé comme un hérisson, avec la barbichette à la Robin des Bois.

- Je cherche des idées pour mon nouveau look.

Elle a presque rit.

- Jhon a toujours utilisé sont salamèche ?

- Comme d’hab

Peu de temps après nous nous sommes retirées dans le couloir, à la porte du gymnase. Ça n’a pas loupé. Le coach s’est dirigé vers moi, même démarche chaloupée, mais poings serrés cette fois. Il y avait trois autres gars avec lui, dont l’adjoint Pat, tous gros et gras et bien moins coriaces qu’ils ne se plaisaient à le croire. Le coach s’est planté à un mètre de votre serviteur. Ses trois comparses se sont déployés et m’ont dévisagé, bras croisés.

Pendant un moment, personne n’a dit un mot. Ils se sont contentés de me toiser.

- C’est là que je suis sensais avoir peur ? ai-je lancé.

Le coach a de nouveau brandi son index.

- Vous connaissez le Landmark Bar ?

- Ouai

- Ce soir, dix heures. Sur le parking, derrière. Si vous ne venez pas…

L’index c’est rapproché de mon visage.

- Je trouverai un moyen d’obtenir satisfaction. Vu ?

Je ne voyais pas, non, mais je n’ai pas eu le temps de demander des explications. Il avait déjà tourné les talons. Ses potes lui ont emboité le pas. Lorsque l’un deux à laisser un regard s’attarder au-delà de ce qui était convenable, j’ai mimé un égorgement avec mon pouce. Il s’est retourné comme s’il venait de se prendre une claque.

Je me suis retourné vers Flora et, voyant sa tête, je me suis dit : Oups…

- C’est quoi ce cirque ?

- Il y a eu un truc pendant le math, avant ton arrivé.

- Quel truc ?!

Je lui aie tous raconté.

- Du coup tu as allumé l’entraîneur ?

- Ouai

- Pourquoi ?

- Comment ça pourquoi ?

- Tu n’as fait qu’envenimer les choses. C’est un fanfaron. Même les gosses s’en rendent compte.

- Jhon était au bord des larmes !

- Alors c’est à moi de gérer. Je n’ai pas besoin que tu fasse le coq.

- J’ai voulu défendre Jhon.

- Ce n’est pas ton rôle, Ce n’est pas ta place. Tu…

Elle s’est interrompue.

- Dis-le, Flora.

Elle fermé les yeux, aux bords des larmes.

- Tu as raison je. Je ne suis pas son père.

- Ce n’est pas…

- C’est précisément, ce que tu allait dire…

- Et…Si mon fils tant été affecté que ça, a ajouté Flroa entre ses dents, pourquoi ne m’en as-tu rien dit, hein ? Je t’ai même demandé de quoi vous aviez parlé.

- C’est vrais.

- Tu as dit que ce n’était rien.

Silence.

- Pourquoi, Myron ? Ce ne sont pas des histoires de bonnes femmes, c’est ça ?

- Hum…

Flora a secoué la tête et s’est tue. Comme si on l’avait débranchée d’un seul coup.

- Quoi ? ai-je dit d’un seul coup.

- Je t’ai trop laissé te rapprocher de lui…

J’ai senti mon cœur se serrer.

- Pour un homme merveilleux qui sait se montrer tellement sensible, tu peux être très obtus quelques fois.

- Je n’aurais pas dû m’en prendre à cette imbécile. Mais si seulement tu avais était la…

- Je ne parle pas de ça.

Re-silence.

- Dans ce cas tu as raison. Je suis un mec obtus.

Je fais un mètre quatre-vingt-dix ; Flora, un mètre soixante. Elle a levé le visage vers moi.

- Je ne vais pas à Cherbourg pour m’occuper de l’installation d’Erin. Enfin pas seulement…

Faute de mieux, j’ai hoché la tête. Elle a posé la main sur mon bras.

- Regarde-moi.

J’ai obtempéré. Et là, elle a dit une chose que je n’avais pas vu venir :

- On n’a pas signé pour la vie, Myron. Nous le savons tous les deux.

Un essaim de gamins est passé en courant devant nous. L’un d’eux m’a bousculé.

- Maman ?

Nous nous sommes ressaisis tous les deux pour sourire à Jhon. Lui ne souriait pas. D’ordinaire, même s’il avait joué comme un manche, il arrivait en gambadant tel un jeune Pikatchu, souriant, pour nous taper dans les mains. Ca faisait partie de son charme, à ce gosse. Mais pas aujourd’hui.

- Salut, p’tit monstre, ai-je fait, ne sachant pas bien quoi dire.

Jhon s’est précipité vers moi, a noué ses bras autour de ma taille et, cachant son visage contre ma poitrine, a éclaté en sanglots. Mon cœur s’est serré de plus belle. J’ai posé ma main sur sa nuque. Flora m’observait, et son expression ne me disait rien qui vaille.

- La…c’est rien, rude journée. Ce sont des choses qui arrivent. Ne t’en fait pas, hein. Au fond, ces match n’ont pas grande importance.
Flora a pris son fils par les épaules. Il m’a lâché, s’est tourné vers elle, cachant à nouveau son visage. Et ils se sont dirigés vers la porte.

Du regard, Ali m’a fait signe de jeter un œil à droite. J’ai vu qu’elle me désignait le coach Boddy.

- Je t’interdis de te battre contre lui.

- C’est lui qui m’a défié.

- C’est un fanfaron. Promets-moi.

Elle a planté son regard dans le mien.

- D’accord.

CHAPITRE 3


Combien de temps s’est écoulé, je l’ignore. Une minute ou deux, probablement. Je suis allé à ma voiture. Le ciel était gris. Il bruinait. Je me suis arrêté un instant et, fermant les yeux, j’ai offert mon visage à la caresse de la pluie. Je pensais à Flora. Et à Aurore au labo…

Baissant la tête, j’ai fait deux pas de plus…et c’est là que j’ai repéré le coach et ses potes dans une FIAT.

Soupir.

Il était là tous les quatre : L’adjoint Pat au volant, le coach à la place du mort, les deux gorilles sur le siège arrière. J’ai sorti mon portable et composé le 1, qui correspondait à un numéro préenregistré. Lane a répondu dès la première sonnerie.

- Salut P’tit génie.

C’est sa manière à lui de répondre au téléphone, même quand il sait que c’est moi et, je l’avoue, ça m’énerve prodigieusement.

- Je vais avoir besoin d’aide.

Je n’eus le temps de finir ma phrase qu’un bruit de crissement de pneu se fit entendre, j’ai soupiré en voyant le coach et ces accolites sortir de leurs voitures.

- Que puis-je faire pour vous ?

- J’ai entendu votre copine vous passer un savon.

- L’indiscrétion est un vilain défaut - je referma mon téléphone portable – coach Boddy

La pluie tombait dru à présent. Je me demandais quel était leur plan, j’ai décidé de les laisser venir. La vérité était que je bouillais de rage. Ce qui est une erreur lorsqu’il s’agit de se battre. Il faut y aller mollo, empêcher son pouls de s’emballer, ne pas laisser se paralyser par la décharge d’adrénaline. Boddy, m’a regard’ regardé et, pour la première fois, j’ai entrevu l’ombre d’un doute dans ses yeux. Il a finalement dit quelque chose :

- Nous n’allons pas régler ça a la manière d’un match pokemon, nous allons nous affronter, poings contre poings.

Je voulais exprimer mon désaccord, mais j’entendais son rire quand il a lançcé : « Eh, petit, remets-nous ça ! »

J’ai pris une grande inspiration.

Le coach a crier une sorte de crie de guerre et a levé les poings come un boxeur. Je l’ai imité, bien qu’avec beaucoup moins de raideur. Les genoux fléchis, je me balançais légèrement. Bâti comme une armoire à glace, Boddy avait l’habitude d’intimider ses adversaires, genre copains ou voisins. Mais au fond, c’était un petit joueur.

Quelques brèves remarques au passage. Tout d’abord, la règle d’or : on ne peut jamais prévoir l’issue d’un combat. Le hasard fait que, n’importe qui peut porter le coup fatal. On a tort d’être trop sûr de soi. Mais, en vérité, le coach n’avait aucune chance. Je ne dis pas ça par manque de modestie ni par forfanterie. La nature m’avait doté de réflexes fulgurants et d’une excellente coordination psychomotrice. Ce n’est pas de la vantardise, je le répète. C’est comme la couleur des cheveux, la taille ou l’ouïe. Je ne parle même pas des années d’entrainement.
Le coach Boddy a réagi de manière prévisible. Il a fait un pas en avant et m’a balancé un coup de poing crocheté. Or un crochet n’est jamais efficace contre un lutteur aguerri. On l’apprend vite à ses dépens : la plus courte distance entre deux points est la ligne droite. Autant le savoir quand on vient à distribuer des coups.

Je me suis déporté vers la droite. Pas beaucoup. Juste assez pour parer le coup de la main gauche et garder la bonne distance pour riposter. J’étais maintenant dans la zone de défense de boddy, une zone bien exposée. Le temps avait ralenti. J’avais plusieurs points faibles a ma disposition.

J’ai choisi la gorge.

Repliant le bras droit, j’ai envoyé mon avant-bras dans sa pomme d’Adam.

L’homme a émis un son étranglé. Le combat était terminé. Je le savais. Du moins, j’aurais dû le savoir…J’aurais dû m’écarter et le laisser choir, pantelant, sur le sol.

Mais sa voix moqueuse résonnait dans ma tête.

« Eh, petit, remets-nous ça… On ne vas pas le rater…Toutes les occasions seront bonnes pour le faire morfler…Poule mouillé ! »
J’aurais dû laisser tomber. Lui demander s’il avait eu son compte et en rester là. Mais, quelque chose dans ma tête m’empêchais de m’arrêter, je n’étais plus en état de me contrôler. Repliant le bras gauche, j’ai décrit un arc de cercle avec toute la force dont j’étais capable. Objectif : Lui expédier un coup de coude en pleine figure.

Un coup dévastateur. Le genre de coup qui broie les os du visage. Qui mène au bloc opératoire et à plusieurs mois de traitement antidouleur.
Le coup atterri droit sur la cible. Le sang a jailli. Il y eu un craquement, comme quand on marche sur du bois sec.
Boddy s’est écroulé.

- Boddy !

C’était l’adjoint Pat. J’ai pivoté vers lui et, levant les deux mains, crié :

- Non !

Trop tard. Pat s’était avancé, brandissant le poing. J’ai à peine bougé. Juste la jambe. Le coup de pied visait le genou gauche. L’articulation a ployé d’une manière tout sauf naturelle. Pat a hurlé et s’est effondré sur le sol comme si on lui avait tiré dessus.
Ma fureur s’est évanouie d’un coup. Agenouillé, le coach Boddy se tenait le nez comme si c’était un animal blessé. Je l’ai regardé. C’est stupéfiant à quel point un homme à terre ressemble à un petit garçon.

- Laissez-moi vous aider, ai-je dit.

Le sang coulait de son nez à travers ses doigts.

- Ne vous approchez pas de moi !

- Il faut exercer une pression. Pour stopper l’hémorragie.

- Ne vous approchez pas, j’ai dit !

J’allais protester quand j’ai senti une main sur mon épaule. C’était Lane. Il a secoué la tête, l’air de dire :
Inutile d’insister. Il avait raison.

Nous sommes repartis sans un mot.

De retour chez moi, une heure plus tard, j’ai trouvé deux massages sur mon répondeur. Deux messages clairs et concis. Le premier n’était pas une surprise. Dans une petite ville, les mauvaises nouvelles circulent vite.
« Tu n’as pas tenu ta promesse », disait Flora.

Et voilà.

J’ai poussé un soupir.

Le second message était d’Aurore :

« S’il te plaît…je t’en supplie, viens »

Elle ne cherchait même plus à masquer sa peur.

Deux minutes plus tard, mon téléphone portable se mettait à vibrer. C’était Lane.

- On a un petit souci.

- Hum ?

- Le coach adjoint, le nommé Pat, qui va avoir besoin d’un chirurgien orthopédie.

- Oui, eh bien ?

- Il fait partit de la Team Roquette. Capitaine.

- Ah, ai-je dit.

- Apparemment, ils envisagent de lancer un mandat d’arrêt.

- Ce sont eux qui ont commencé.

- Mais oui, a dit Lane, et naturellement, trois respectables citoyens contre la plus grande organisation mafieuse ?
Là-dessus, il n’avait pas tort.

- Je me disais, a-t-il poursuivi, qu’on pourrait s’offrir quelques semaines en vacances pendant que mon avocat nous règle ça.

- J’en doute.

- Ce que tu peux être prude. Mais d’une manière ou d’une autre, tu aurais intérêt à lever les voiles aussi.

- C’est bien mon intention.

Après avoir raccroché, j’ai appelé Air line.

- Auriez-vous une place sur un vol pour Cherbourg ce soir ?

- Votre nom ?

- Myron (censuré)

- Votre billet a déjà été réservé et édité. Vous préférez côté hublot ou couloir ?

CHAPITRE 4


J’utilisais mes pokedollars accumulés en nombre pour voyager dans de meilleures conditions. Les boissons gratuites ou le repas amélioré, je m’en fichais ; ce qui m’intéressait, c’était l’espace pour les jambes. En général, je me retrouve coincé sur le siège du milieu entre deux malabars n’ayant aucune notion de territoire imparti, et devant, ça ne rate jamais, une minuscule vielle dame dont les pieds touchent à peine le sol, mais qui rabat son dossier aussi loin que possible, et jubile en entendant le bruit qu’il fait au moment où il m’écrase les genoux, si bien que je passe le reste du vol à compter les pellicules de son cuir chevelu.

Je n’avais pas le numéro de téléphone d’Aurore, mais je me suis souvenu du Laboratoire. J’ai donc appelé et laissé un message à la standardiste pour prévenir de mon arrivée. Une fois dans l’avion, j’ai enfoncé les écouteurs de mon iPod dans mes oreilles et glissé dans une sorte de demi-sommeil en songeant à Aurore…La première fois que je sortais avec une mère de famille et néanmoins veuve, son regard qui fuyait le mien quand elle avait dit : « On n’a pas signé pour la vie Myron »…

J’ai essayé d’imaginer la vie sans elle, mais cela m’été impossible. je pensais à sa peau souple, à son odeur de cacao. A la douleur qui irradiait d’elle.

(…)

L’avion avait atterri et roulait sur le tarmac en direction du terminal. J’ai attrapé mon sac-inutile de s’encombrer de bagages pour deux ou trois nuits-et je me suis demandé ce qui m’attendait ici. J’ai été le troisième à débarquer et, avec mes longues enjambées, j’ai eu vite fait d’arriver en tête à la douane et au contrôle des passeports. J’espérais passer facilement, mais il y avait embouteillage de passagers descendus d’autres vols.

La file d’attente serpentait entre les rubans de sécurité un peu comme à Euro Disney. Elle avançait rapidement. La plupart du temps, le personnel se contentait de jeter un œil sur le passeport et de faire signe au passager suivant. Quand ç’a été mon tour, la fonctionnaire a regardé mon passeport -c’est là que j’ai remarqué le « R » immaculé sur la poitrine.- puis mon visage, puis à nouveau le passeport, puis sur mon visage, puis à nouveau mon visage et à nouveau le passeport. Ses yeux s’attardaient sur moi. J’ai souri, la jauge de charme bloquée sur FAIBLE. Je ne tenais pas à ce que la pauvre femme se déshabille en public derrière son guichet.

Se détournant comme si j’avais proféré une grossièreté, elle a adressé un signe de tête à un collègue. Lorsqu’elle s’est retournée vers moi, j’ai décidé de m’éclipser lentement.

- Restez-là !

- Pourquoi ?

- Mon collègue va s’occuper de votre cas.

- Ah bon, je suis un cas ?

- Videz vos poches.

J’ai obéi. Portefeuille, BlackBerry, iPod, pokedex, pokeballs, pièces de monnaie.

- Tient !

La voix venait de derrière moi. Je me suis tourné pour apercevoir un homme en costar cravate beige, de grand taille aux trait burinés d’un cinquantenaire. Il s’est approché de moi sourire aux lèvres. Je n’ai pas répondu.

- Je me présente, M. Carl. Giovanni. Lança-t-il en me présentent ça main.

- Myron…

- Je sais qui vous êtes. Je vous adore ! Vous êtes un scientifique hors pair, j’ai lu tous vos ouvrage vous savait. Il faudra que l’ont ce vois un de ces jours. Passez donc me voir au Labo.

- Bien, ai-je fait en lui serrent la poigne.

Il a regardé la femme en comptoir. Cette dernière a acquiescé et m’invita d’un geste de la main à passer.

- Désolé pour le dérangement. Je vous souhaite un bon séjour à Cherbourg.

CHAPITRE 5


Aurore m’attendait dans le hall de l’hôtel.

Elle m’a serré fort dans ses bras, elle s’est effondrée. Nos retrouvailles au bout de huit ans était pudiques. Toutefois, pendant que nous nous étreignions, j’ai fermé les yeux et cru sentir l’odeur de beurre de cacao.

J’ai repensé à l’île dans la mer des Caraïbes, mais surtout-pour être honnête, à la seule chose qui nous reliait vraiment : la frénésie du sexe.
Aurore s’est écartée. Elle était toujours aussi renversante.

- Alors, qu’est ce qui ne va pas ?

- C’est ton préambule après toutes ces années ?

J’ai haussé les épaules.

- Moi, c’était « Viens à Cherbourg », a ajouté Aurore.

- Je travaille à restaurer le charme…

- Tu dois être épuisé ?

- Ca va…

- Je nous ai réservé une chambre. Un duplex. Pour avoir l’option de dormir séparément.

J’ai fait une moue de tristesse.

Elle a souri.

- Mon dieu ! Que je suis contente de te voir !

- Tu savais que je viendrais, ai-je affirmé.

- Oui. Et tu sais que j’aurais fait la même chose si c’était toi qui m’avais appelée.
En effet.

- Tu as une mine superbe.

- Allez, viens. On va grignoter un petit quelque chose.

Les rues étaient étroites. Une camionnette blanche garée en double file à côté d’un taxi, occupant presque toute la chaussée. Le chauffeur du taxi hurlait ce qui devait être des grossièretés.

Nous avons tourné à droite. Il était neuf heures du matin. A cette heure-ci, la ville était en effervescence, les gens flânaient nonchalamment dans les rues, pendant que les engins motorisé polluaient l’air de leurs gaz d’échappement. Nous sommes arrivés à une rivière à la hauteur du pont d’or. Au loin en apercevait l’énorme excavatrice de la mine de charbon. Aurore à longé les étals verts des bouquinistes, réputés pour vendre des livres très anciens. Sur l’autre rive se dressait une imposante forteresse avec sa magnifique toiture de panneaux solaires.

- Ça te gêne si je prends la pose, bras tendu, un pied en arrière, et m’écrie : « Grandiose ! » ?

- Tu vas passer pour un touriste.

- Bien vu. Je devrais peut-être acheter un béret avec mon nom brodé dessus.

- Avec ça, tu serais sûr de te fondre dans la masse.

Aurore avait gardé sa démarche altière, tête haute, épaules en arrière…un port de reine. Je me suis soudain rendu compte que c’était u attrait commun à toute les femmes de ma vie Je trouve ça très excitant, cette manière quasi féline qu’ont certaines femmes d’entrer dans une pièce, comme si elles étaient chez elles. La façon de marcher en dit long sur une femme.
Nous nous sommes arrêtés à la terrasse d’un café. Le ciel était gris, mais on devinait clairement que le soleil était en train de tenter une percée. Aurore s’est assise et a longuement scruté mon visage.

- J’ai un truc coincé entre les dents ?

Elle a esquissé un sourire.

- Tu m’as manqué.

Se penchant par-dessus la table, Aurore m’a pris la main.

- Tu aurais pu appeler, ai-je dit. Pour me donner des nouvelles.

- Je sais.

- Je n’ai pas bougé. Mon bureau est toujours dans Park Avenue.

- Et tu s racheté la maison de tes parents à Littorella, a-t-elle ajouté.

Ce n’était pas une remarque en l’air. Aurore état au courant pour la maison. Comme elle était au courant pour Flora. Elle me faisait comprendre que tout ce temps elle avait gardé un œil sur ma vie.

- Tu t’es évanouie dans la nature du jour au lendemain.

- Je sais.

- Je t’ai cherchée.

- Ça aussi, je le sais.

- Tu peux arrêter de dire « je sais » ?

- Ok.

- Alors qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Elle a retiré sa main. Son regard a pivoté vers la gauche. Un couple de jeune est passé devant nous.

- Tu ne comprendrais pas, a dit Aurore.

- C’est encore pire que « je sais ».

Son sourire était empreint d’une infinie tristesse.

- Alors où étais-tu, Aurore ?

- Je me cachais.

- De qui ?

- La question exacte est de quoi…

Je l’ai regardé. Elle a secoué la tête.

- Dans ce cas, qu’est-ce que je fais ici ?

Un joggeur a surgi, un homme au crâne rasé strié de cicatrices. Il avait la peau basané et, quand il a souri, j’ai vu briller une dent en or assortie à la chaîne bling-bling qu’il portait autour du cou. Il était plutôt beau gosse, dans le genre mauvais garçon. Sa tenue vestimentaire se composait d’un pantalon de survêtement et d’une chemisette grise qui s’ouvrait sur un marcel blanc.
Il s’est arrêté à notre niveau et m’a ordonné :

- Regarde sous la table.

- Vous voulez me montrer votre petit oiseau ?

- Regarde…ou meurs.

Il n’avait pas l’accent français. C’était plus moelleux, plus raffiné ; on aurait presque dit un accent espagnol ou peut-être Italien, quasi aristocratique. Me renversant sur ma chaise, j’ai regardé. Il avait une arme, il la pointait sur moi.
Les mains sur le bord de la table, je me suis forcé à respirer calmement. Mon regard a croisé celui d’Aurore avant de balayer les alentours. J’ai repéré un individu avec des lunettes noires posté au coin de la rue, qui feignait très soigneusement de ne pas regarder dans notre direction.

- Vous allez m’écouter ou je vous tire-dessus.

- Plutôt dessous non ?

- Quoi ?

- Ben, quand on vise par en dessous…Enfin, peu importe.

- Tu vois le véhicule noir à l’angle de la rue ?

C’était un genre de minivan, pas loin du type aux lunettes noire qui faisait mine de ne pas nous regarder. Deux hommes étaient assis à l’avant. J’ai mémorisé la plaque d’immatriculation tout en réfléchissant à la stratégie à adopter.

- Je le vois, oui.

- Si vous voulez rester en vie, vous allez suivre mes instructions à la lettre. Nous allons nous lever lentement, et vous allez monter à l’arrière. Sans faire d’histoire…

C’est alors que je lui ai balancé la table au visage.

Dès l’instant où il s’était assis à côté de nous, j’avais envisagé toutes les options possibles. A présent tout était clair : il s’agissait d’un enlèvement. Si je montais dans le minivan, j’étais cuit. N’avez-vous pas entendu dire qu’en cas de disparition tout se joue dans les quarante-huit heures ? Ce qu’on ne nous dit pas c’est que ces temps-ci, un taux phénoménale de gens avaient disparus sans laisser de traces… C’est qu’à chaque seconde qui passe les chances de retrouver la victime diminuent à vue d’œil.
Ce serait la cas ici. Une fois dans le minivan, je n’aurais quasiment aucune chance de m’en tirer.
J’ai donc opté pour l’effet de surprise.

Il avait tourné la tête, juste une fraction de seconde. Il ne m’en avait pas fallu plus. Mes mains avaient agrippé la table. Les muscles de mes jambes s’étaient raidis. La détente avait été fulgurante, comme celle d’un ressort.

Il s’est pris la table en pleine figure. En même temps, je me suis retourné, Aurore avait disparu.

Poussant un juron, j’ai cherché le pistolet des yeux. Comme je m’y attendais, il l’avait lâché. J’ai atterri de tout mon poids sur mon adversaire. Il était toujours à moitié enseveli sous la table. Sa tête a heurté le sol avec un bruit mat.

Les gens et les pokemon s’enfuyaient en hurlant. J’ai roulé sur le flanc, attrapé le pistolet et, me relevant sur un genou, visé le type aux lunettes noires qui attendait à l’angle.

- Ne bougez pas ! ai-je crié.

Il a hésité à envoyer un de ses combattants pour m’affronter, mais je fus plus rapide. Je n’ai pas hésité. Je lui ai tiré dans la poitrine.
Tout en appuyant sur la détente, j’ai roulé vers le mur. Le minivan vert fonçait sur moi. Il y a eu des coups de feu. Et cette fois il ne s’agissait pas d’arme de poing.

Une rafale de mitrailleuse a arrosé le mur, arrachant crépis, volets et jardinière.

Ca hurlait de partout.

*m*rde, je n’avais pas prévu ça. Mes calculs ne concernaient que moi. J’avais affaire à la team roquette, une bande d’allumés qui n’auraient aucun scrupule à tirer dans le tas.

Le premier homme, le balafré, que j’avais étourdi avec la table, commençait à remuer. Lunettes noires était à terre. Le sang afflué à mes oreilles.

J’entendais le bruit de ma propre respiration.

- Couchez vous ! ai-je crié aux passants.

Des fois de, drôles d’idées vous traversent la tête, même dans les moments de ce genre. De toute façon les rafales de mitrailleuses ne tarderaient pas à leurs faire comprendre.

Courbé en deux, j’ai couru pour échapper au minivan noir. J’ai entendu un crissement de pneus, nouvelle rafale. J’ai littéralement senti une balle me passer au-dessus de la tête, l’air chaud me chatouiller les cheveux.

J’ai risqué un coup d’œil en arrière. J’ai cherché des yeux un autre chemin, une ruelle pour essayer de les semer.

J’ai repéré un passage étroit de l’autre côté de la rue. J’ai hésité, sauf que le minivan arrivait sur moi. J’ai vu le canon de l’arme me viser par la vitre. Je me suis jetait dans la ruelle, j’ai remis le turbo. Tête baissé. La ruelle était vide…enfin, je la croyais vide… Des hommes ont bondi et braqué leurs armes sur moi. Médusé, j’allais leur expliquer que le méchant ce n’était pas moi, c’est au moment où j’ai vu le « R » sur leur poitrine, que j’ai pigé. Lâchant le pistolet, j’ai levé les mains et mis un genou à terre. Ils se sont rués sur moi. Je me suis débattu. Quelque chose de dur, une matraque sûrement, s’est planté dans mon rein. J’ai hurlait.

- Laissez-moi !

Ils étaient trop nombreux. J’ai senti qu’on me tordait le bras dans le dos, tandis que l’on me confisquait mes pokeballs.

- S’il vous plaît…

Mes paroles n’ont eu aucun effet. Je ressue un méchant coup sur la tête.

Fermant les yeux j’ai fait resurgir l’image entraperçue une fraction de seconde. Car ce que j’avais vu à l’arrière du minivan – ou ce que j’avais cru vor – juste avant que je ne sombre dans l’inconscience…

- Giovanni…

CHAPITRE 6


Il faisait froid…très froid, lorsque je me suis réveillé. J’étais couché au lit et un goutte-à-goutte de type IV était attaché à mon avant-bras. Mon crâne avait été rasé. Je me suis redressé pour prendre conscience de mon entourage. J’étais quasi nu et des incisions avaient été pratiquées au laser sur tout mon corp. Malgré cet outrage, je fus soulagé de voir que mes muscles olympiques étaient toujours à leurs places.

- Comment vous sentez-vous ?

J’ai sursauté. Cette voix m’était familière.

- Giovanni !

- Toujours aussi vif d’esprit.

- Qu’est-ce que vous me voulez ? C’est quoi ce traquenard ?

Je luttai pour m’asseoir et lui faire face.

- Allons…Myron…

- Qu’est-ce que vous me voulez.

J’avais peur, mais la colère montait.

- L’infirmière a dit que les calmants feraient bientôt effets. Nous devons vous endormir pour la suite des opérations.

- Répondez-moi !

Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’il disait, mon corp entier me faisait souffrir, je devais lutter contre les calmants pour rester éveillé. Ce n’était pas facile.

Giovanni c’était rapproché de moi et une lueur malveillante luisait dans ses yeux.

- Voyez-vous, il y a un certain temps lors d’une bataille sur le mont Kayna j’ai perdu quelque chose qui m’était cher…

Il a pointé son doigt sur moi.

- Vous aimez les jeux ? Moi aussi.

Il a soupirait.

- Nous allons jouer. Regardez.

Il sortit un petit disque de métal de sa poche. Il la retourna dans sa main et il brilla. Les gens utilisaient autrefois des pièces comme celle-là comme monnaie. Il la fit tourner entre son pouce et son index.

- Vous voulez rire ? Pile ou face c’est ça ?

Il l’envoya dans les airs s’assurant qu’elle fasse de nombreux tours.

Je l’observai avec méfiance. Il suivit la pièce tandis qu’elle s’élevait et lorsqu’elle retomba vers le sol, sa main jaillit et il la saisit dans les airs. Il regarda le petit disque de fer dans le creux de sa paume et un sourire malsain éclaira son visage.

- Vous avec perdu Myron, vous êtes à moi.

Mon sang n’a fait qu’un tour, je voulais en découdre avec lui. Mais des liens en cuir épais, me tenaient fermement les poignets…
Il c’est à nouveau penché sur moi.

- Vous savez, nous choisissons nos sujets en fonction de certains éléments génétiques. Force agilité et même des prédispositions à l’agressivité et à l’intelligence.

- Je ne comprends pas votre charabia. Détaché moi ! Je jure que si je sors d’ici vous allez pouvoir vous payer un bon dentiste !

- J’espère que cela continuera ainsi, Myron, me dit-il doucement. Pour votre bien, j’espère que vous ne comprendrez jamais ce que nous sommes en train de faire…

Il m’observa une dernière fois et sortit par la porte coulissante automatique situé à gauche de la pièce.
- Prenez soin de vous Myron, vous pourriez bien ne plus être en vie dans quelques mois.
La porte se referma.

« Vie ou mort, chance ou pas, je viens de condamner cet homme à une existence de peines et de souffrance extrêmes…
Mais…cela devait être accompli. »


CHAPITRE 7


Pas très agréable ce rêve. Une sensation de froid, de malaise, l’impression d’être entravé, comme attaché par des chaînes…Cette immobilité me contrariait.

Afin de mettre un terme à mon supplice je me tordis le cou dans l’espoir de trouver une position plus confortable car ma tête de cessait de bouger sans que je puisse la contrôler…

Bien des jours c’étaient écoulé depuis que j’avais fermé les yeux…Il faisait froid…très froid…Je flottais comme sur un nuage…Cela me rappelais un curieux rêve que j’avais fait. Je rêvais que je volais…

Cette sensation de liberté absolue. Le vent chaud sur mon visage…

Une sensation étrange me frappa…j’avais déjà connu ça…

Il y a bien longtemps maintenant…

Combien de mois ? De jours ? D’année c’étaient écoulées ? Je ne saurais dire…

Un craquement surprenant se répercuta dans tous mon corps.

Une membrane céda, des voix distinctes parvenaient à présent à mes oreilles :

- Professeur, regardez ! La courbe des ondes cérébrales !

- Vite dépêchez-vous ! Ré-échantillonnez les ondes cérébrales !

- C’est déjà fait.

- Vite, vite ! Pressons, ouvré le tube.

Soudain, mon nez se libéra de ses entraves et l’air me chatouilla, mes poumons se remplirent avec avidité de cette appétissante fraîcheur réconfortante ; une faim immense m’envahit.

Un poids tirait sur mon ventre et je sus qu’il fallait m’en libérer. Je tirai de toutes mes force et arracha se fardeau. La liberté valait bien de souffrir un peu.

La douleur eut un autre effet positif : mon esprit fut libéré des rêves, du doute et de la confusion. Ces voix étaient à l’extérieur…là où je devais être. Je poussa dans toutes les directions à la fois…

Et soudain, ma prison céda et je m’affala sur quelque chose de dur et de froid, je luttai pour me relever au milieu d’un amas d’éclats de verre et de liquide qui se collait à moi. J’ouvris les yeux : la lumière me faisait mal, il me fallut un instant pour y voir clair. Il y avait trop de choses à assimiler, les couleurs, les contrastes…les personnes tous autour de moi.

Je regarda autour de moi d’un mouvement lasse, soutenant le regard ébahis chercheur qui étaient occupés à se féliciter et applaudir. Je me sentais confus, quant aux raisons pour lesquelles l’on m’avait placé dans ce tube de verre et pourquoi les gens applaudissaient et se serrant la main. Je me leva difficilement, mais pieds rencontrere les débris du tube de verre que j’avais du briser en un million de pièces.
Je posa mon regard sur le scientifique au centre.

"Où suis-je ? ... Qu'est-il arrivé?"

Ma voix semblait différente, beaucoup plus profond que la manière dont il avait l'habitude parlé. J’avais l’impression que quelqu’un d’autre parlait à ma place.

Je porta mes mains jusqu'à ma bouche, mes yeux s’écarquillèrent. La peur m’envahi.

"Que se passe...?"

Le scientifique s'avança et me sourit. Un homme grand est maigre, son visage m’était familier mais je n’arrivai désespérément pas à mettre un nom dessus.

- Vous avez bien dormir mon ami ?

« Pardon ? »

- Nous vous remercions beaucoup ! Grace à vous, nous avons réussi à cloner un autre Mewtwo.
Confus et désorienté, j’ai demandé :

«Comment, Comment ai-je aidé ? Où est-ce…Mewtwo ? Je veux le voir »

Les scientifiques ont tous commencé à rire. L’homme qui semblait être le chef me répondit d’un ton presque amusé :

- Regardez dans la glace et vous le verrez…

Déjà très inquiets par ce qu'il venait d'être dit, je baissa la tête sur les tessons de verre brisé du tube de verre. Mewtwo me regardait depuis l’intérieur, je mit un temps à me rendre compte qu’il s’agissait de mon propre reflet. Une boule compacte se ferma dans mon ventre, secoué vers l'arrière, et j’ai commencé à respirer fortement. Mon regard horrifié se posa sur le reste de mon corps et mes mains. J’avais envie de hurler.

« Pourquoi avez-vous fait cela? !?! » M’écriai je dans mon esprit pour le scientifique.

Le scientifique a alors répondu :

- Nous n'avions pas d'autres alternative, nous n'avions pas réussi à créer un code génétique assez fort avec l'ADN que nous avions gardé de l'original. Mais nous avons trouvé un autre moyen de stabiliser le code génétique avec l'aide d'un corps humain pour la structure principale du corps du Pokemon. Giovanni a découvert cela et ne s’est pas soucié pas que nous vous avions utilisé. Il a menacé de nous tuer si nous n’avions pas essayé la fusion d'un être humain et l'ADN Mewtwo, nous n'avions pas le choix... Ainsi, nous vous avons utilisé comme échantillon et nous avons encore une fois réussi un clonage parfais de Mewtwo pour une la deuxième fois.

C’était un cauchemar… J’avais était un des chercheurs qui avait travaillé sur le projet « MEWTSO 1 », se travail me passionné, nous avions travaillé jour et nuit jour et nuit…et tout ça… Je me rends compte maintenant…

Je serais les poings jusqu’à m’en faire blanchir les articulations, une rage sens précédent m’envahi. C’est alors qu’une crise de migraine me déchira les tempes, ce fut tellement soudain que je porta mes main sur ma tête.

« Ugh, ma-ma tête cela fait... ce mal de tête … »

Le scientifique hocha la tête pour répondre à mon cri.

- Ceci, mon amie, sera le pouvoir psychique impressionnants que l'ADN vous a donné, nous avons amélioré vos pouvoirs avec la technologie informatique aussi bien pour le rendre plus puissant, mais depuis, votre cerveau doit encore s'habituer à ses pouvoirs, vous ressentez cette douleur dans votre cortex car vous n'êtes pas habitué.

Je regarda lentement mes mains, puis quelque chose s'est passé, quelque chose à l'intérieur de moi a commencé à prendre le relais, une colère que je n'avais encore jamais ressenti auparavant dans ma vie, quelque chose que Mewtwo avait dû ressentir à l'intérieur de lui quand il avait était à ma place…

Je leva les yeux vers tous les scientifiques. Une femme attira mon attention à gauche du scientifique, les traits fin, un visage charmant…

- Myron ! Mon dieu Myron, mais qu’est ce qu’il ton fait !


A SUIVRE....
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