It's always been hell
From when i was born
They make me violate them
No matter who they are
Clac. Clac. «
Plus vite. ». Clac. Clac. Crainte. Peur. Chute de cartouches. «
T'es vraiment une empotée, ma parole ! Refais moi tout ça, ou plus jamais tu n'auras le loisir de contempler tes mains. ». Clac. Clac. Bruit inlassable. Tremblements. Je tenais le revolver entre mes doigts d'enfant, et le rechargeait sans fin, son jumeau plaqué sur ma tempe. Clac. Clac. J'échouais, je mourais. J'étais trop lente, je mourais. Je faisais une erreur, je mourais. Clac. Clac. Bang. Silence. Pleurs. Marmonnements. Je coulais un œil prudent derrière moi pour contempler la scène. Enfant étendu sur le sol. Tâche écarlate grandissante sur le sol gris terne. Il avait échoué. Il était mort. Clac. Clac. Mes tremblements augmentèrent. L'homme chargé de me surveiller fronça imperceptiblement les sourcils. Je cessa tout à fait. Clac. Clac. Nous étions orphelins. Orphelins dans une nation qui ne voulait pas de nous. Orphelins dans une nation qui voulait faire de nous ses armes. Clac. Clac. Un sentiment de haine s'empara de moi. Mes mains se mirent à trembler. La cartouche tomba et atterrit sur le sol dans un tintement cristallin. Je fermais les yeux, attendant la détonation, toute trace de colère évaporée. Sonnerie. Avec un rictus malveillant, l'homme me souffla «
T'as eut du pot, gamine. ». Et il s'en alla, laissant la gamine que j'étais tremblante derrière lui.
No need to think about it
You do it or you die
Those aren't tears
Don't let it trick on you
J'étais dans l'Institut depuis mes 6 ans. J'en avais 15, et j'étais la meilleure. Mes instructeurs ne le montraient pas, mais ils étaient fiers de moi. Fiers de moi comme on pouvait être fier d'une nouvelle épée nouvellement forgée, impeccable et équilibrée. J'étais la meilleure, et la plus insensible. Le poids des années passées coulaient en moi, et les exigences de mes instructeurs passaient sur moi. Je répondais au nom de d'Angel. Ironique. Fatidique. On m'avait tatoué à ce symbole, à ce nom. J'étais passive, neutre. J'avais un bouton de marche, et un bouton d'arrêt, dont seuls mes instructeurs avaient le code. J'étais une machine, sans sentiments, remords, pitié ou peine. J'étais juste l'élite de mon monde, un monde terne couvert de sang et de cadavres. Un monde sans musique, un monde sans art, un monde sans paroles et sans philosophie. Un monde où j'avais comme seule partenaire ma solitude, comme seule arme ma détresse profondément encrée. C'était ce que j'étais, jusqu'à ce que je le rencontre. Ce fut lui qui me sortit de mon enfer.
You made a mess
For christ sake, this rotten world
Shit out of luck
Go with my vision
Light up the fire
Right on the power
Weapon... i have it all
Lui, c'était un monstre étrange, venu d'une contrée lointaine. Il crachait du feu, il ordonnait aux ombres, il avait de longues cornes, une queue fourchue, et sa fourrure était noir et écarlate. On nous le présenta dans une cage, fortement enchaîné. Je regardais la créature sans comprendre. Elle me rendait mon regard en plus fort. Haine. Soif de liberté. Grondement. «
Fais moi sortir ou je te dévore les os jusqu'à plus faim, sale humaine. ». Je sursautai. Mon instructeur coula un regard neutre sur moi et me délivra ma mission. Je devais garder la créature jusqu'à ce que son maître vienne le chercher. Autorisation de porter des armes. Interdiction de tirer sur la créature. Temps du travail : 2 jours. Mon instructeur prit congé, me laissant seule avec la bête. Je m'assis dans un coin, face à la créature, la jaugeant du regard. Un jour passa, et ce fut le temps qu'il fallu pour que le monstre darda son regard de braise sur moi. «
Qui es-tu ? ». Soupir intérieur. Voilà que je commençais à comprendre les créatures inconnues venues d'autres contrées. «
Angel. ». Je cru voir les yeux de la bête s'agrandir. Un grondement répété sortit de sa gorge. Je compris qu'elle riait, ou du moins, ricanait. «
Tu n'as rien d'un ange, femme. ». Je tourna vers lui mon plus magnifique regard noir. «
Et toi, tu es bien bavarde, créature. ». Un sifflement rauque sortit de la gorge de la bête. «
Je suis Demos, le maître des ombres. Je ne tolérerais pas d'insultes, à la prochaine, je te ronge jusqu'à la moelle. ». Engagée dans une irritation muette, je répondis au monstre d'une voix moqueuse. «
Et bien, Demos, maître des ombres, pourquoi n'essayerais-tu pas ? ». La créature gronda de haine et me fixa longuement du regard. Il finit par détourner le regard pour lancer d'une voix trempée d'une fière détresse : «
Aide-moi à m'échapper, et je t'offrirais mes pouvoirs. ». Je le regardais longuement avec des yeux ternes et neutres, et rien dans mon attitude ne supposait l'avoir entendu. Voilà que je me mettais à troquer avec des monstres. J'étais déjà en enfers, de toute façon.
I'm your angel
Only a ring away
You make me violate you
No matter who you are
Le dernier jour passa, et la créature fut emmenée. Je ne pus échapper à son regard emplie de désespoir. J'eus un infime mouvement des sourcils, avant de rendre son regard à la créature. Mon instructeur me fixait, sourcils froncés, pour enfin murmurer quelques mots à l'homme armé qui se trouvait à côté de lui. Et ce fut tout. Je retournais à mon train-train quotidien. Malgré tout, la créature m'avait abandonnée en laissant un étrange vide, et un désir de curiosité qu'il me fallait assouvir. Ce fut ce qui me mena à me perte, ou à ma renaissance. Je rasais les murs, tendais l'oreille et repéra finalement quelques éclats de voix. Je savais que la créature allait être livrée à un collectionneur. J'avais mes propres sources. Mais elle ne devait pas encore être partie. Je trouva finalement la salle où elle se trouvait. Elle était vraiment mal en point. Étendue sur le sol de sa cage, portant toujours ses énormes chaînes, son regard était devenu vide. «
Demos. Tu es toujours en vie ? ». L'intéressé fit un effort pour tourner son regard terne vers moi. Ça me perça le peu de cœur qu'il me restait. Je me précipitais vers lui pour finalement m'agripper aux barreaux. Je n'avais aucune idée des conséquences qui allaient suivre, mais je le fis quand même : j'ouvris la cage de la créature et lui retira ses chaînes. Il plaça son regard sur moi. On pouvait y lire un étonnement conséquent. Il tenta de se redresser sur ses pattes, et y parviens, à force d'efforts. Ce fut lorsqu'une lueur de triomphe passa dans son regard que la douleur me perça une épaule, accompagnée d'un
bang sonore.
Get down on your knees
Get a good head on your shoulders
If it's for your guys
Go to the end of the earth
Do what you think
Give it with dedication
I'll put out your misery
Je m'écroulais. M'avait-on percée à jour ? Non. On avait décidé de m'éliminer bien avant. Quelqu'un m'avait détrônée de mon rôle de meilleure, je n'étais plus utile. Et on arrachait ses ailes à l'ange. La morsure familière d'une balle pénétrant la chaire me parvient. Le choc m'avait projeté sur le sol, j'étais sans défenses, et plusieurs tireurs devaient être à mes trousses. Une idée me parvient, comme une lueur dans l'ombre. J'allais mourir. On allait retirer l'éducation qu'on m'avait donné. J'étais devenu une machine usée, démodée. A détruire. Je me résolut finalement à cette idée. Ma vie fut un beau foutoir. Deuxième tir. Grondement. Hurlement. Je m'étais évanouie honteusement, et je ne repris conscience que quelques heures plus tard. Le vent frottait mon visage et le sol bougeait. Cherchez l'erreur. J'ouvris mes yeux devenu étrangement vitreux et me trouva sur le dos de ce cher Demos, qui semblait courir à toutes jambes pour échapper aux humains. Il m'étonna de sa force : il aurait déjà du être mort d'épuisement. «
Ne parle pas, je connais déjà tes questions. Nous allons là d'où je viens. Et je t'ai sauvé juste parce que tu as fait de même avec moi. Ne te fais pas d'illusions. ». Je sombrais de nouveau dans l'inconscience, un sourire d'enfant aux lèvres.
Get down on your knees
Get a good head on your shoulders
If it's for your guys
Go to the end of the earth
Do what you think
Give it with dedication
I'll put out your misery
La suite de mes souvenirs reste particulièrement floue. Pendant une semaine, deux, voir peut être même trois, Demos et moi avons voyagé. Je me remettais petit à petit de mes blessures, au contraire de Demos : je le soupçonnais de garder ses dernières forces. Et j'avais raison. Un beau jour, il s'écroula. Alors que je me précipitais, il gronda entre ses crocs : «
Va vers le sud. Rejoins le clan des mensou. Dis leur que tu es la protégée de Demos, ils comprendrons. Prête leur ta force. Je te lègue ce que je t'ai promis. ». Et je m'effondra en même temps que lui, une migraine lancinante s'agrippant à ma tête. Lorsque je me releva, mon apparence avait changé. Mes cheveux ambrés étaient devenus écarlates, mes prunelles azur était devenues sang. Mais le pire, ce fut les cornes que je découvris sur le sommet de mon crâne et la longue queue fourchue, assortie à celle de Demos. Ce dernier avait disparu. Je commençais à comprendre la situation. Je fermais les yeux. Je n'ai jamais cru en quelque Dieu que ce soit, mais j'adressai une prière silencieuse à mon vieil ami. Le cœur remplie de tristesse, je suivis ses dernières volontés. Je trouva les mensou et fit ce que Demos m'avait ordonné. Il il avait raison les mensou comprirent. Je jura allégeance à leur chef, le chef du Demos que j'avais connu. Je reprenais son flambeau.
▌Son présent :: Akki va et viens, obéissant aux ordres du chef mensou et trônant à ses occupations. Elle s'entraine aux attaques inconnues que lui a légué le Demolosse, et souhaite devenir plus forte pour mieux accomplir son but. Elle se renomma "Akki", mot signifiant "démon", en souvenir de son ancien nom et de son vieil ami.
▌Objectif(s) ::Obéir aux ordres, protéger le chef mensou et les mensou en général, se rendre utile, prouver sa force.